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HippovinoPedia Accessoires pour le vin
En ce moment les nouvelles sont plutôt bonnes du côté santé, au Québec et en Europe. Moins de personnes malades, un déconfinement progressif qui permet de retrouver une vie plus normale, on souffle un peu. Par contre, du côté économique, il y a encore beaucoup de pression. Une entrevue récente avec la présidente de la SAQ démontre que même notre monopole d’État souffre de certaines difficultés. La fermeture des bars et restaurants et l’arrêt brutal du tourisme ont provoqués une chute des revenus. Certes, les consommateurs ont consommé davantage à la maison, mais cela n’a pu compenser une baisse aussi brutale. Cette semaine, les restaurants commencent à rouvrir, mais ils vont fonctionner au ralenti pour quelque temps.
Qui l’Eût Cru, c’est le nom, drôlement bien trouvé avouons-le, de la bière aromatisée au moût de raisin provenant des vignobles du château de Reignac. Elle existe en version pale ale, à base de sauvignon gris, mais aussi en version bière ambrée, à base de merlot. Une précision avant d’en dire plus, pour pouvoir l’appeler bière, la quantité de moût de raisin ne dépasse pas 10% du total. C’est donc une vraie bière, mais avec un peu de raisin. Il faut dire qu’au château de Reignac, on n’est pas du genre à faire comme tout le monde. Le domaine est célèbre pour ses cuvées qu’il a fait déguster à l’aveugle aux côtés des grands crus classés afin d’en démontrer la qualité, malgré son appellation très modeste de Bordeaux Supérieur. Si les critiques ont apprécié le vin, les juges ont moins aimé lire le terme Premier Grand Cru Classé dans une publicité, même s’il y avait un astérisque pour essayer de contourner la loi.
Avec la pandémie, la SAQ, comme les autres détaillants, s’est vue obliger de revoir en urgence ses horaires, l’accès aux magasins, le commerce en ligne et bien d’autres points, parfois moins visibles. Comme les consignes du gouvernement changent presque tous les jours, des ajustements s’imposent souvent. La décision de Postes Canada de ne plus livrer au domicile a obligé la SAQ à changer de partenaire de livraison pour maintenir son service à la clientèle. La réaction et la capacité de la SAQ dans ce contexte difficile se sont avérées remarquables, comme nous le disions le 2 avril, le 7 mai et le 14 mai. Cette semaine, les changements continuent.
On s’y attendait, c’est maintenant une réalité. Avec le début du déconfinement en France, les vignobles bordelais commencent à faire déguster leur millésime 2019 selon une formule plus réduite que l’habituelle semaine des primeurs, annulée en raison de la pandémie. Les plus pressés ont aussi commencé à annoncer leurs prix pour les commandes en primeur ou pour les millésimes précédents introduits sur le marché cette année. Pour le 2019, les prix sont en baisse de 8% à 30% par rapport au 2018 (Pontet-Canet étant le plus agressif pour le moment). Pour les autres millésimes, les baisses sont plus modestes, mais l’inflation bordelaise est en mode pause.
Le marché du vin évolue, c’est une évidence. Une étude récente présentée à Vinexpo Paris le résumait avec la formule désormais bien connue : «boire moins mais mieux ». On boit moins souvent mais des vins plus haut de gamme. Cette étude parle aussi de la mode des boissons moins ou pas alcoolisées ou encore avec moins de calories ainsi que des succès du rosé et des vins bios. La tendance la plus préoccupante pour les vignerons est que le statut du vin comme boisson de prédilection des 30-64 ans est considéré comme menacé. La consommation serait désormais plus affaire d’occasion que d’habitude. On mentionne aussi une hausse prévue des ventes en ligne, mais comme nous en parlions la semaine dernière, celle-ci sera encore beaucoup plus forte en raison de la pandémie.
Le mot est de Mme Dagenais, présidente de la SAQ, qui expliquait dans une conférence virtuelle cette semaine que les ventes ont fait un bond de 200%. Vérification faite auprès de Madame Linda Bouchard, responsable des relations de presse, les ventes ont effectivement triplé, si on compare la période du 1er avril au 10 mai 2020 à la même période en 2019. Cela signifie que la razzia initiale du début du confinement dont nous parlions dans notre numéro du 2 avril s’est poursuivie par la suite. Cela a évidemment demandé des ajustements majeurs à la logistique de gestion des inventaires et de préparation des commandes. Bravo à la SAQ qui a fait mentir sa réputation de gros paquebot lent à bouger en réalisant ces ajustements en très peu de temps.